Tout pouvoir est habité
Par le désir fou
De repousser constamment ses limites
Attiré par la jouissance secrète d’imposer
Un ordre abstrait à ses sujets
Un pouvoir intègre
Doit se protéger de lui-même
Mais s’il le fait, c’est à contrecœur
Trop excité par sa propre importance
Possédé par sa folie du contrôle
L’individu n’a plus de droits, que des devoirs
Au service d’un principe supérieur
Et pour être certain
Que chaque citoyen
Obéit à ce vivre ensemble
Obéit, obéit, suivi à la trace
Obéit, obéit, surveillé sans relâche
Intégrer le fait d’être immature
Suis les instructions sinon punition
Intégrer les codes de l’autocensure
Notre vérité ou la désinformation
Invoque la beauté
La liberté
Le pire est possible
Le meilleur aussi
Toute action captée
Par l’intelligence artificielle
Doit être conforme
À la norme officielle
Le doute est une trahison
Et le citoyen, à ce titre
Privé de ses droits élémentaires
Cette idéologie
Développe sans limite
Le potentiel infini des algorithmes
Les politiciens occidentaux
Bavent d’envie
Devant ces outils futuristes
Qui leur offrent enfin
La jouissance obscure
D’assumer cette pulsion archaïque
Cette forme de délire paranoïaque
Surveiller, contraindre
Contrôler, punir
Tout le monde, tout le monde
Tout le monde surveille tout le monde
Ta vie est un hyper-super-marché
Où se vendent et s’achètent tes pensées
Tout le monde, tout le monde peut entrer
Te consommer à volonté
Invoque la beauté
La liberté
Le pire est possible
Le meilleur aussi